4ème jeudi de carême

-La part d’affectif dans les choses

 

Dans les choses qui m’entourent, certaines n’ont aucune valeur pécunière, mais une valeur affective énorme.

 

Par exemple, on peut être détaché de son vélo de 800 euro plus que d’un caillou que nous a donné telle personne qu’on aime énormément, ou qui est décédée depuis.

 

Quand j’étais jeune (que ceux qui ont plus de 35 ans me pardonnent l’expression !), j’écrivais beaucoup de lettres et j’en recevais beaucoup. (Les mails n’existaient pas.)

 

Je me suis retrouvé avec deux boites de chaussures remplies de lettres tassées, quand je suis parti de la maison à 18 ans. Je les ai laissées dans « ma » chambre à la maison des parents.

 

L’année d’ après, une fois que je savais que je partirai pour longtemps (pour ne pas dire toujours), j’ai fait le vide. J’ai du prendre des décisions ; qu’est-ce que j’emmène ? qu’est-ce que je laisse ? qu’est-ce que je donne ? qu’est-ce que je jette ? Le plus dur a été de prendre la décision pour ces deux boîtes de chaussures.

-Les emmener ? A quoi ça va me servir ? A relire le passé et me dire « c’était le bon temps ? »?

-Les laisser ? Comme ça je pourrai les relire de temps en temps en vacances ? Bof, ça va encombrer ici inutilement. Si tout le monde fait comme moi… 

-Les donner ? Non, c’est personnel et adressé à moi. Ca ne serait pas respecter celui ou celle qui a écrit.

-Les jeter ? Est-ce de l’irrespect ? Je pensais que oui, et petit à petit, je me suis dit, « finalement, ça concerne deux personnes, le donateur et moi. Moi, ça m’alourdit et m’empêche d’avancer, le donateur l’a fait pour moi, j’en fais ce que j’en veux. » Je préfèrais garder le souvenir d’une amitié réelle, que de me réfugier dans le nostalgique.

Alors plutôt que de les jeter à la poubelle (qui méritait moins, quand-même), je les ai brûlées dans le jardin, en priant pour le passé, le présent et l’avenir de tous ceux qui m’avaient écrit.

  

Alors tous ceux qui veulent m’écrire, ça va vous refroidir, tout ça, hé hé.

 

Une autre chose qui m’a fait pencher dans le même sens, ce sont les déménagements en communauté. J’en ai fait plusieurs.


Allez, un petit extra;

Il en avait un ou c’était un gros truc ; fermer la maison mère dans laquelle la communauté a vécu pendant plus de 20 ans.

J’en ai vu, des trucs « qui peuvent toujours servir » en passant d’une hermine au grenier jusqu’à un seau entier de crottin sèché à la cave.

Des heures et des heures de tri.

La morale de cette histoire, certains ont entassé (et sont partis de la communauté), d’autres ont du trier (et jeter) tout ça… Merci, les cop’ !

Du coup, je ne voudrais pas infliger telle besogne à mes proches quand je mourrai. (la seule vraie grosse besogne, ce sera de trier quelques kilos de dessins de lapins, désolé)

 

Careme 2011 4eme jeudi

5 réflexions sur “4ème jeudi de carême”

  1. ahahahaha bah vive les mails hein!!! ça prend moins de place et on a moins de chances de finir brûlé

    « tu redeviendras poussière » c’est pas ça? 🙂

    ceci dit je me permets de confirmer que ceux qui vont trier tes archives vont s’amuser, j’espère au moins qu’ils seront fan du lapin bleu 😉

    n’empêche je suis pas pressée que tu « partes » par contre effectivement pour une « marie gardetout » que je suis tout ça fait réflechir…hum (et non tu me feras brûler mes lapins nanmého!!!!)

    qu’est ce que j’aime cette BD, si vrai, si parlante, si coolus

  2. Côôôôôment être un nouveau Savorenol mais vous n’y pensez pas !!!!
    Moi qui il n’y a pas si longtemps a ramassé de beaux livres reliés par terre de grands auteurs en plus…imaginez ma façon de vivre les archives !!!
    C’est un véritable drame mais je reconnais parfois un tri c’est utile…..pour entasser à nouveau…bah comment voulez-vous faire de la place autrement ???!!!….

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