« Ne viens pas chez moi, j’habite dans un trou paumé… »
Proverbes 31,10…31
Psaume 127
1 Thessaloniciens 5,1-6
Matthieu 25,14-30
Pour aller plus loin
Détails
-Le lapin s’enterre lui-même.
-Il est dans une position de fœtus, les pieds croisés, la tête en bas. Bref, il régresse en refusant de grandir.
-La manière dont il tient sa pelle ne peut pas aller chercher de la terre bien loin. Il est obligé de prendre celle qui est tout près de son trou.
Questions
-Le « talent », dans la Bible, est une mesure de valeur qui équivaut à environ une année de travail. C’est donc une forte somme.
-Peut être qu’avant de considérer quel talent on « a », il faudrait considérer quel talent on « est », quelle est notre valeur aux yeux de Dieu. S’enterrer, comme ce lapin, c’est ne pas croire en sa valeur. Quand je ne crois pas en ma valeur possible, je me stérilise et je mets également une barrière entre Dieu et moi, car il ne m’a pas créé pour être enterré. Et en plus, je mets de l’énergie à enterrer alors que je pourrais la mettre à développer ce talent…
-Stériliser l’œuvre de Dieu en moi, est-ce possible, à mon avis ? Qu’est-ce qui pourrait aller dans ce sens ? Qu’est-ce que je devrais déterrer et mettre au soleil de son amour pour me laisser illuminer par Lui ? -Quelle est la parole que j’ai entendue, qu’on m’a dite, et qui m’a poussé à m’enterrer ? Cette parole vient t-elle d’un être humain ou de Dieu ? Si elle vient d’un être humain, a t-elle plus de poids que celle qui vient de Dieu et qui dit que je suis une merveille (Psaume 138) ?
2 réflexions sur “Année A – Temps Ordinaire 33ème Dimanche”
béa-titude
J’ai du mal avec les textes de ce dimanche, entre l’épouse parfaite (qui n’est pas réalisable mais que je jalouse ? ), les temps de bonheur où il faut rester vigilants et s’interdire s’en profiter, les talents qu’il faut faire fructifier comme un capitaliste investisseur…
On est loin semble-t-il du tout miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour ….
Au premier abord donc j’ai un sentiment de rejet, les favorisés du départ qui ont plus de talents et pour qui tout semble facile et qui en plus récupèrent les talents de celui qui stresse et végète dans ses échecs, ce n’est pas vraiment comme cela que j’imagine le Royaume…
Pour avoir eu des parents issus de familles ayant vécues deux guerres minimum sur le territoire, où l’on craignait la catastrophe d’un conflit, d’un décès à chaque respiration, où il ne fallait se réjouir de rien ( pour ne pas blesser le voisin et comme si l’épée de Damoclès n’attendait que cela pour venger les fanfarons de la chance) j’ai travaillé à me réjouir.
Non à me pavaner ni à afficher une insolente fierté des cadeaux que la « vie » me donne, mais bien à entrer en louange pour ce carburant, cette essence,cette ressource, cette nourriture qui m’est donnée souvent pour affronter ce que j’ai ou aurai à vivre, peut-être….
J’apprends à ouvrir les yeux en grands, sur les petits détails aussi, du Beau, du Bon, du chaleureux, du rire partagé, de la tendresse, de l’amour, de la musique de la nature ou des hommes, de l’harmonie, de la rencontre….
C’est un travail qui, comme tout exercice, permet une accessibilité de plus en plus spontanée et naturelle à mesure qu’on s’entraîne…
Plus j’avance et moins j’ai d’effort à faire pour dire « merci », « rendre grâce », vivre ces petits clins d’Dieu de chaque heure, et voir tous les petits « jésus » vivants mis sur mon chemin.
Alors redevenir comme calculateur, perfomer, productif là où mon Seigneur est dans la gratuité du don… je comprends mal… sauf si l’on parle de « production » d’amour…
Non que je n’entende pas Son exigence à me voir grandir en Lui, mais là quand-même, quel manque de charité et d’empathie pour le « pauvre » déjà mal loti avec son « petit talent » que l’on sent un peu écrasé par le don fait aux deux autres bêtes de compètes…
En mode + publicain que pharisien j’ai de la peine pour celui qui a perdu son espérance et qui n’a pas fait vraiment connaissance avec son Maître et ses attentes…
Du coup l’éclairage du lapin Bleu est d’autant bienvenue.
Reconnaître ma propre valeur, le prix que j’ai pour Dieu ( sans regarder les talents des autres sinon on est déjà mal parti, sauf à se dire qu’il nous sera un peu moins demandé et à risquer la paresse) : Ok j’essaie
Ne pas confondre l’humilité et l’humiliation qui dévalorise, l’humilité donne la place à Dieu qui révèle et nous donne toute notre ampleur en Lui, mais de dispense pas d’ouvrir les yeux sur notre propre valeur et lucidité.
Dieu nous aime lumineux…et ça me plait.
Mais comment résister à ce dénigrement ambiant , cette médisance sociale pour exister, cette façon de s’approprier l’autre en le critiquant pour le dominer ?
J’y travaille…
L’autre n’est pas un danger pour ce que je suis.. pas besoin de le « casser » pour me construire…
Pas besoin non plus de le laisser me casser pour entrer en sainteté en morceau.
Ma poterie est dans les mains de Dieu …et c’est le meilleur artisan…:-)
M’enterrer ça me parle, c’est très morbide, et dépressif, mais c’est parfois une solution de repli, un peu comme le « venez à l’écart et reposez -vous un peu » ou comme les pauses de prières de Jésus solitaire au désert ( Aride et chaud qu’il supporte) ou sur la montagne (q’il faut grimper)…
Mais je ressens ce constat sur la perte d’énergie mise dans ce recul, cette régression fœtale,cette auto-protection, ce déni de vie, on pourrait aussi penser à se fabriquer la carapace, le bouclier, l’armure, le blockhaus,le rempart, la citadelle, le bunker, l’abri-anti atomique, pour contrer nos peurs, nos paresses, nos résistances intérieures…
Dans la terre au moins on peut rêver de germer, se leurrer sur un état de graine ou de semence qui périt sans eau ni nourriture …sans sève, ni liens (racine).
Mais au fond on sait qu’on est passé à côté…de Lui
D’où peut-être ce besoin de retrouver la louange de ce qui était donné et qu’on a enfoui par peur de le perdre, peur de le voir écorché, convoité ou détruire..
Regard de confiance en ce fameux talent donné et devoir d’en porter de même sur les autres aussi.
Attendre ou plutôt chercher le meilleur de soi et des autres…
Puis-je stériliser l’oeuvre de Dieu ?
Je ne crois pas car Dieu passe par un autre chemin, IL a tant de piste et IL insiste autrement, discrètement mais fidèlement inlassablement.
Dieu ne connait pas le découragement, IL a plein de cordes à son ARC- en- ciel…
Sauf que je Le freine, je ne m’autorise pas le bonheur qu’IL a en vue pour moi et je perds du temps et de la joie…
Je le sais car quand je cède j’en ai la preuve à chaque fois et pourtant je recommence le combat.
La lutte est rude au domaine de la confiance totale…et de l’amour offert…
Je devrai déterrer un peu plus de confiance, de laisser aller et de prières reliées.
Je passe commande de patience et de but visé, de cap choisi sans tergiverser.
Bien sûr le chemin qui fut fait aussi de blessures m’a échaudée;
La Parole du passée : « Taies-toi »
était devenue comme un refrain où malgré ma capacité compensatrice à écouter ,retenir -toujours en parlant- a décupler mon attention pointue aux autres, cependant toujours noyées de paroles, ma peur du silence, mon rejet de ces attitudes fausses d’écoute où l’on n’est en fait pas présent à l’autre, on fait semblant et on pense à autre chose en ne retenant rien, sans accompagner vraiment, tout cela a fait que j’ écris et voilà…Que j’ai appris aussi.
Et j’ai compris le message, ce n’est pas « taies-toi », ni « écoute-moi » puisque je le fais, mais « Montre moi que tu es là pour moi, que tu prends ce temps, écoute pour de vrai, et apprends le silence qui te parle plus profondément d’un Autre… »
Taies-toi grâce à un livre est devenu « t’es toi » tel que JE t’ai voulue, avec cette tare-là dont JE vais user…où je vais t’aiguiser à mieux que tout cela.
Et le silence est venu avec la certitude de compter dans être décomptée au mot près.
Parce que silence était aussi cette Présence qui me manquait et que je pressentais sans parvenir à l’entendre..
Et peut-être que le talent était dans ce défaut justement de débordement, que les mots guérissent et portent , que la Parole est Verbe canalisée par Dieu, bienveillante, bienvaillante…
Et le talent insuffisant de la honte , à sa lumière est devenu feu…
Fin de la petite histoire que j’admets un peu trop personnelle …mais si elle peut donner des ailes à ceux qui peinent à décoller un peu avec des tares voyantes et de comprendre que Dieu en fait ce qu’IL veut quand on les lui remet, que ce n’est pas dans les talents que tout se fait, j’aurai été utile, un peu et Lui pourra passer par nos défauts aussi 🙂
[…] Merveille que je suis, merveille que tes œuvres … dit le Psaume. C’est pour moi comme une révélation un peu dérangeante. Une fois de plus, Lapin Bleu, tu mets le doigt juste où il faut :
Ai-je su faire fructifier les grâces reçues le jour de mon baptême ?
Ai-je su cultiver mes talents ? M’en servir pour faire avancer le Royaume ?
Donne-moi, Seigneur, d’accueillir ton amour et de faire grandir les dons que tu me donnes : qu’ils m’aident pour annoncer au grand jour ton Évangile !
J’ai du mal avec les textes de ce dimanche, entre l’épouse parfaite (qui n’est pas réalisable mais que je jalouse ? ), les temps de bonheur où il faut rester vigilants et s’interdire s’en profiter, les talents qu’il faut faire fructifier comme un capitaliste investisseur…
On est loin semble-t-il du tout miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour ….
Au premier abord donc j’ai un sentiment de rejet, les favorisés du départ qui ont plus de talents et pour qui tout semble facile et qui en plus récupèrent les talents de celui qui stresse et végète dans ses échecs, ce n’est pas vraiment comme cela que j’imagine le Royaume…
Pour avoir eu des parents issus de familles ayant vécues deux guerres minimum sur le territoire, où l’on craignait la catastrophe d’un conflit, d’un décès à chaque respiration, où il ne fallait se réjouir de rien ( pour ne pas blesser le voisin et comme si l’épée de Damoclès n’attendait que cela pour venger les fanfarons de la chance) j’ai travaillé à me réjouir.
Non à me pavaner ni à afficher une insolente fierté des cadeaux que la « vie » me donne, mais bien à entrer en louange pour ce carburant, cette essence,cette ressource, cette nourriture qui m’est donnée souvent pour affronter ce que j’ai ou aurai à vivre, peut-être….
J’apprends à ouvrir les yeux en grands, sur les petits détails aussi, du Beau, du Bon, du chaleureux, du rire partagé, de la tendresse, de l’amour, de la musique de la nature ou des hommes, de l’harmonie, de la rencontre….
C’est un travail qui, comme tout exercice, permet une accessibilité de plus en plus spontanée et naturelle à mesure qu’on s’entraîne…
Plus j’avance et moins j’ai d’effort à faire pour dire « merci », « rendre grâce », vivre ces petits clins d’Dieu de chaque heure, et voir tous les petits « jésus » vivants mis sur mon chemin.
Alors redevenir comme calculateur, perfomer, productif là où mon Seigneur est dans la gratuité du don… je comprends mal… sauf si l’on parle de « production » d’amour…
Non que je n’entende pas Son exigence à me voir grandir en Lui, mais là quand-même, quel manque de charité et d’empathie pour le « pauvre » déjà mal loti avec son « petit talent » que l’on sent un peu écrasé par le don fait aux deux autres bêtes de compètes…
En mode + publicain que pharisien j’ai de la peine pour celui qui a perdu son espérance et qui n’a pas fait vraiment connaissance avec son Maître et ses attentes…
Du coup l’éclairage du lapin Bleu est d’autant bienvenue.
Reconnaître ma propre valeur, le prix que j’ai pour Dieu ( sans regarder les talents des autres sinon on est déjà mal parti, sauf à se dire qu’il nous sera un peu moins demandé et à risquer la paresse) : Ok j’essaie
Ne pas confondre l’humilité et l’humiliation qui dévalorise, l’humilité donne la place à Dieu qui révèle et nous donne toute notre ampleur en Lui, mais de dispense pas d’ouvrir les yeux sur notre propre valeur et lucidité.
Dieu nous aime lumineux…et ça me plait.
Mais comment résister à ce dénigrement ambiant , cette médisance sociale pour exister, cette façon de s’approprier l’autre en le critiquant pour le dominer ?
J’y travaille…
L’autre n’est pas un danger pour ce que je suis.. pas besoin de le « casser » pour me construire…
Pas besoin non plus de le laisser me casser pour entrer en sainteté en morceau.
Ma poterie est dans les mains de Dieu …et c’est le meilleur artisan…:-)
M’enterrer ça me parle, c’est très morbide, et dépressif, mais c’est parfois une solution de repli, un peu comme le « venez à l’écart et reposez -vous un peu » ou comme les pauses de prières de Jésus solitaire au désert ( Aride et chaud qu’il supporte) ou sur la montagne (q’il faut grimper)…
Mais je ressens ce constat sur la perte d’énergie mise dans ce recul, cette régression fœtale,cette auto-protection, ce déni de vie, on pourrait aussi penser à se fabriquer la carapace, le bouclier, l’armure, le blockhaus,le rempart, la citadelle, le bunker, l’abri-anti atomique, pour contrer nos peurs, nos paresses, nos résistances intérieures…
Dans la terre au moins on peut rêver de germer, se leurrer sur un état de graine ou de semence qui périt sans eau ni nourriture …sans sève, ni liens (racine).
Mais au fond on sait qu’on est passé à côté…de Lui
D’où peut-être ce besoin de retrouver la louange de ce qui était donné et qu’on a enfoui par peur de le perdre, peur de le voir écorché, convoité ou détruire..
Regard de confiance en ce fameux talent donné et devoir d’en porter de même sur les autres aussi.
Attendre ou plutôt chercher le meilleur de soi et des autres…
Puis-je stériliser l’oeuvre de Dieu ?
Je ne crois pas car Dieu passe par un autre chemin, IL a tant de piste et IL insiste autrement, discrètement mais fidèlement inlassablement.
Dieu ne connait pas le découragement, IL a plein de cordes à son ARC- en- ciel…
Sauf que je Le freine, je ne m’autorise pas le bonheur qu’IL a en vue pour moi et je perds du temps et de la joie…
Je le sais car quand je cède j’en ai la preuve à chaque fois et pourtant je recommence le combat.
La lutte est rude au domaine de la confiance totale…et de l’amour offert…
Je devrai déterrer un peu plus de confiance, de laisser aller et de prières reliées.
Je passe commande de patience et de but visé, de cap choisi sans tergiverser.
Bien sûr le chemin qui fut fait aussi de blessures m’a échaudée;
La Parole du passée : « Taies-toi »
était devenue comme un refrain où malgré ma capacité compensatrice à écouter ,retenir -toujours en parlant- a décupler mon attention pointue aux autres, cependant toujours noyées de paroles, ma peur du silence, mon rejet de ces attitudes fausses d’écoute où l’on n’est en fait pas présent à l’autre, on fait semblant et on pense à autre chose en ne retenant rien, sans accompagner vraiment, tout cela a fait que j’ écris et voilà…Que j’ai appris aussi.
Et j’ai compris le message, ce n’est pas « taies-toi », ni « écoute-moi » puisque je le fais, mais « Montre moi que tu es là pour moi, que tu prends ce temps, écoute pour de vrai, et apprends le silence qui te parle plus profondément d’un Autre… »
Taies-toi grâce à un livre est devenu « t’es toi » tel que JE t’ai voulue, avec cette tare-là dont JE vais user…où je vais t’aiguiser à mieux que tout cela.
Et le silence est venu avec la certitude de compter dans être décomptée au mot près.
Parce que silence était aussi cette Présence qui me manquait et que je pressentais sans parvenir à l’entendre..
Et peut-être que le talent était dans ce défaut justement de débordement, que les mots guérissent et portent , que la Parole est Verbe canalisée par Dieu, bienveillante, bienvaillante…
Et le talent insuffisant de la honte , à sa lumière est devenu feu…
Fin de la petite histoire que j’admets un peu trop personnelle …mais si elle peut donner des ailes à ceux qui peinent à décoller un peu avec des tares voyantes et de comprendre que Dieu en fait ce qu’IL veut quand on les lui remet, que ce n’est pas dans les talents que tout se fait, j’aurai été utile, un peu et Lui pourra passer par nos défauts aussi 🙂
[…] Merveille que je suis, merveille que tes œuvres … dit le Psaume. C’est pour moi comme une révélation un peu dérangeante. Une fois de plus, Lapin Bleu, tu mets le doigt juste où il faut :
Ai-je su faire fructifier les grâces reçues le jour de mon baptême ?
Ai-je su cultiver mes talents ? M’en servir pour faire avancer le Royaume ?
Donne-moi, Seigneur, d’accueillir ton amour et de faire grandir les dons que tu me donnes : qu’ils m’aident pour annoncer au grand jour ton Évangile !