-Ce dessin peut paraître très violent. Il a été fait pour montrer que celui qui a le pouvoir du lapin de gauche. Il a le pouvoir de pardonner ou non. Il a l’air très calme, sur son fauteuil, mais en profondeur, il est habité par une violence extrême au point d’exploser l’autre dès qu’il le souhaitera. Finalement, il pardonne sous condition. « Je te pardonne, mais si tu recommences, je t’explose »
Questions :
-Quelques fois, je peux me situer avec ce même pouvoir de vie ou de mort vis-à-vis de quelqu’un.
Ca peut m’arriver notamment, lorsque quelqu’un m’a fait beaucoup souffrir.
-Quand je regarde ce dessin, je peux me voir dans le lapin de gauche et dans celui de droite aussi.
-Qu’est-ce que ça m’apprend de moi, aujourd’hui, tout ça ?
-Qu’est-ce que Dieu pourrait me dire, maintenant, que je n’aurais pas été capable d’entendre tant que je souffrais ?
3 réflexions sur “Année A – Temps ordinaire 24 ème Dimanche”
béa-titude
Le pardon…au delà du Don … Quand on sait ce que le don déjà demande d’effort…
J’ai beaucoup réfléchit au sujet, parce que mon premier mouvement était toujours le Talion; vengeance à proportion de l’offense, C’était déjà pour moi très dur de réfreiner ma réaction boum-rang, j’avais déjà envie comme un pulsion de rendre au centuple, comme si le premier offenseur devait payer le prix de son outrecuidance à lancer la guerre et moi je devais un peu pour l’honneur sur-enchérir ou prendre un tour d’avance dans l’escalade du pire…
Et puis j’ai observé les personnes qui ne pardonnaient pas au nom de leur honneur ou dignité ou même souffrance peut-être pour écarter définitivement de leur vie la source de leur douleur, sortir de ce qu’on appelle sans concession les personnes « toxiques » qui répètent des comportements blessant sans remise en question et qui a la limite considère un pardon comme une nouvelle autorisation à frapper, comme une faiblesse qui leur donne raison…
J’ai trouvé que ceux qui vivaient la vendetta, la haine héritage ( modèle soi-disant Corse) portait un poids terrible plus polluant que leur blessure et même que ça empêchait qu’elle cicatrise, qu’ils étaient liés par leur rancune infiniment plus à leurs maltraitants…
J’en voyais certains refuser de dire la phrase du Notre Père, occulter ce « comme », ou disant : ce n’est pas « à la mesure » de notre pardon, un pardon donnant donnant bien calibré mais un « puisque » nous pardonnons – sous-entendu même si nous le faisons mal, le minimum au moins c’est qu’ on essaye…
J’ai donc essayé, dans un but calculé inavoué d’avoir le pardon de Dieu pour mes broutilles à moi contre mon pardon des pavés des autres ( forcément ma faute était moindre et j’y perdais donc je pouvais me mettre une auréole)
Et en effet c’était sous conditions, de me sentir « au-dessus de l’autre » et de réutiliser de temps en temps ses faux-pas pour le mettre au pas…et ne pas me remettre en question sur mes travers à moi, c’était , les fautes des autres un peu comme mon bouclier , « pas touche à mes faiblesses, sinon je remonte à Mathusalem et je te ressors les tiennes… » Ah la mémoire légendaire des femmes sur les ratés des autres …
On en parle encore des siècles après parfois même par insinuation… C’est devenu un mode de domination et ça tue l’amour…
Alors comment faire pour ne pas faire exploser la relation, la bâtir sur du roc et pas sur de la dynamite terrorisante ?
Le pardon encore, celui qui oublie justement vraiment…qui efface l’ardoise complètement, qui repart à neuf comme un baptême de jouvence, qui permet de réécrire la page vierge…
J’ai regardé alors pour minimiser ces petites vexations qu’on accumule qui sont des piques à nos égos et qu’on croit royalement avoir encaissé sans broncher , sur lesquelles parfois on travail en mode à « l’estime de soi, » le problème doit être là, lié à notre histoire, nos attentes, comme autant de frictions de personnalités différentes, au contact qui se frottent et se confrontent dans un même espace vital en ne pouvant pas être l’autre totalement à sa place et donc pleinement compréhensif, compassionnel, empathique…
Cette barrière de la différence, de l’unique chacun qui plombe la relation mais permet la nom fusion aussi dévorante et chronophage, cannibale …
Une fois l’autre compris non comme un jumeau au même adn, mais un être de liberté différent ais-je avancé?
Un peu, je relative mon interprétation, ce que je crois qu’il a voulu dire ou faire, j’affine mon écoute, j’essaye de comprendre..
Je vois que parfois la situation est compliquée, que ce n’est pas moi le vrai problème, une autre à la même place serait cause de souffrance et donc de vengeance réactionnelle ( situation classique des belles-filles voleuses de filles qui font éclater les familles d’origines et sont mal-aimées et du coup mal-aimantes, qui ne comprennent pas toujours le Petit Prince, et la nécessité de s’apprivoiser sans se penser « conquérante »…
Parfois la situation ne permet pas la réconciliation, l’autre n’en a pas le désir et il doit mûrir, on doit juste rester disponible à ces signes – qui ne sont pas toujours ceux qu’on exigerait- de chemin de paix….
Ce dont on rêve aussi , l’enjeu de la non récidive qui fait le lapin menaçant avec sa télécommande explosive c’est la réconciliation, la paix, la restauration de la confiance…
Quand on parvient à pardonner cela semble humain de penser que ce n’est pas pour se prendre une deuxième raclée..Mais c’est la peur et la condition même de cette non récidive qui déjà plombe la relation…
S’attendre au pire c’est déjà l’écrire un peu , le conditionner…
Alors dans ce brouhaha d’émotions et d’impulsion réactives, j’ai cherché ceux pour qui le pardon avait été possible, pour m’encourager à persévérer… Je les ai lu ou observé, lumineux, en sérénité, repartis dans la vie, en chemin! Publicitaires en somme…
Et parfois sur des traumatismes de folies, j’ai observé la commission de la Vérité et réconciliation en Afrique du sud après les massacres …Pardon si confession publique, les juifs aussi demandent pour pardonner l’aveu devant témoins du mal fait…Est-ce la base du possible, la prise de conscience et l’aveu d’abord pour arrêter la spirale ?
Et pourtant certains pardonnent à des assassins quand moi je peine à oublier cet anniversaire zappé ? Est-ce plus dur de pardonner à ses proches dont on se croyait parfaitement aimé?
Faut-il passer par la compréhension de l’histoire de l’autre, la relecture, décortiquer ?
Que de temps passer quand je voudrai que ce soit simple et libérant en me disant que moi aussi évidement je suis faillible et mauvaise souvent…L’humilité alors comme chemin qui relativise ?
Je ne sais , la seule chose qui m’est vraiment utile en fait c’est le soutien des sacrements, et l’appel au Christ à me donner cet Amour Total et inconditionnel qui me fait tellement défaut, à lui demander de me travailler au coeur , au corps, à l’âme, à tanner mon mauvais caractère pour qu’il lâche ses prétentions et qu’IL le laisse agir à la pacification de situations parfois inextricables…A oeuvrer à ma table et à celle de mes ennemis pour rester le coeur ouvert , certes exposé mais pas durci ni amer ou trop échaudé pour y retourner et remettre le couvert…
Un vrai boulot à plein temps, à pleine vie, qui sans Lui serait mission impossible…et sans moi aussi…
Belles réconciliations à tous et rédemptions en cette rentrée, où le sac à dos est chargé et la mule pas trop reposée 🙂
Tout d’abord « Bonne Croix Glorieuse à toute la communauté! » (… D’accord ce n’est pas un anniversaire et je n’utiliserai pas les bougies du dessin de toutes façons). Ensuite, je me demandais de quelle manière pourrait « exploser » le pardon, dans la situation précise du dessin, si ce n’est en laissant l’Esprit (pas celui du lapin gris) agir ou même prendre le contrôle… Car, dans ces cas là (« à la place » du lapin bleu), on se sent très seul…alors que c’est précisément dans ces impasses, que Dieu nous porte
(dur à réaliser « dans la vraie vie », n’est-ce pas?). O Éternel, mets donc en moi ton Esprit d’abandon.
J’aime vraiment dans ce dessin qui hélas est bien dans l’air du temps, le souci du détail et surtout l’expression, la position de chacun des deux lapins qui est très explicite.
Pourtant, l’attitude du lapin gris me glace complétement !
Évidemment, je n’ai jamais eu son pouvoir et c’est tant mieux ! Je n’ai même jamais demandé le châtiment de qui m’a fait du mal. En revanche, j’ai été capable de me réjouir des ennuis qui lui tombaient sur la tête !
Ce que je voudrais affirmer aujourd’hui c’est que j’ai voulu pardonner. J’ai même cru y être parvenu.
Hélas, l’expérience aidant je sais maintenant, combien c’est difficile ; je ne refuse pas le pardon, mais dans un cas précis, un cas difficile, je ne parviens à pardonner vraiment.
De ce fait, la fin de l’Évangile de Matthieu (18, 34 et 35) m’angoisse profondément et me donne l’envie de crier : « aide-moi Seigneur à pardonner. Mets en moi la grâce de pardonner l’impardonnable » !
Le pardon…au delà du Don … Quand on sait ce que le don déjà demande d’effort…
J’ai beaucoup réfléchit au sujet, parce que mon premier mouvement était toujours le Talion; vengeance à proportion de l’offense, C’était déjà pour moi très dur de réfreiner ma réaction boum-rang, j’avais déjà envie comme un pulsion de rendre au centuple, comme si le premier offenseur devait payer le prix de son outrecuidance à lancer la guerre et moi je devais un peu pour l’honneur sur-enchérir ou prendre un tour d’avance dans l’escalade du pire…
Et puis j’ai observé les personnes qui ne pardonnaient pas au nom de leur honneur ou dignité ou même souffrance peut-être pour écarter définitivement de leur vie la source de leur douleur, sortir de ce qu’on appelle sans concession les personnes « toxiques » qui répètent des comportements blessant sans remise en question et qui a la limite considère un pardon comme une nouvelle autorisation à frapper, comme une faiblesse qui leur donne raison…
J’ai trouvé que ceux qui vivaient la vendetta, la haine héritage ( modèle soi-disant Corse) portait un poids terrible plus polluant que leur blessure et même que ça empêchait qu’elle cicatrise, qu’ils étaient liés par leur rancune infiniment plus à leurs maltraitants…
J’en voyais certains refuser de dire la phrase du Notre Père, occulter ce « comme », ou disant : ce n’est pas « à la mesure » de notre pardon, un pardon donnant donnant bien calibré mais un « puisque » nous pardonnons – sous-entendu même si nous le faisons mal, le minimum au moins c’est qu’ on essaye…
J’ai donc essayé, dans un but calculé inavoué d’avoir le pardon de Dieu pour mes broutilles à moi contre mon pardon des pavés des autres ( forcément ma faute était moindre et j’y perdais donc je pouvais me mettre une auréole)
Et en effet c’était sous conditions, de me sentir « au-dessus de l’autre » et de réutiliser de temps en temps ses faux-pas pour le mettre au pas…et ne pas me remettre en question sur mes travers à moi, c’était , les fautes des autres un peu comme mon bouclier , « pas touche à mes faiblesses, sinon je remonte à Mathusalem et je te ressors les tiennes… » Ah la mémoire légendaire des femmes sur les ratés des autres …
On en parle encore des siècles après parfois même par insinuation… C’est devenu un mode de domination et ça tue l’amour…
Alors comment faire pour ne pas faire exploser la relation, la bâtir sur du roc et pas sur de la dynamite terrorisante ?
Le pardon encore, celui qui oublie justement vraiment…qui efface l’ardoise complètement, qui repart à neuf comme un baptême de jouvence, qui permet de réécrire la page vierge…
J’ai regardé alors pour minimiser ces petites vexations qu’on accumule qui sont des piques à nos égos et qu’on croit royalement avoir encaissé sans broncher , sur lesquelles parfois on travail en mode à « l’estime de soi, » le problème doit être là, lié à notre histoire, nos attentes, comme autant de frictions de personnalités différentes, au contact qui se frottent et se confrontent dans un même espace vital en ne pouvant pas être l’autre totalement à sa place et donc pleinement compréhensif, compassionnel, empathique…
Cette barrière de la différence, de l’unique chacun qui plombe la relation mais permet la nom fusion aussi dévorante et chronophage, cannibale …
Une fois l’autre compris non comme un jumeau au même adn, mais un être de liberté différent ais-je avancé?
Un peu, je relative mon interprétation, ce que je crois qu’il a voulu dire ou faire, j’affine mon écoute, j’essaye de comprendre..
Je vois que parfois la situation est compliquée, que ce n’est pas moi le vrai problème, une autre à la même place serait cause de souffrance et donc de vengeance réactionnelle ( situation classique des belles-filles voleuses de filles qui font éclater les familles d’origines et sont mal-aimées et du coup mal-aimantes, qui ne comprennent pas toujours le Petit Prince, et la nécessité de s’apprivoiser sans se penser « conquérante »…
Parfois la situation ne permet pas la réconciliation, l’autre n’en a pas le désir et il doit mûrir, on doit juste rester disponible à ces signes – qui ne sont pas toujours ceux qu’on exigerait- de chemin de paix….
Ce dont on rêve aussi , l’enjeu de la non récidive qui fait le lapin menaçant avec sa télécommande explosive c’est la réconciliation, la paix, la restauration de la confiance…
Quand on parvient à pardonner cela semble humain de penser que ce n’est pas pour se prendre une deuxième raclée..Mais c’est la peur et la condition même de cette non récidive qui déjà plombe la relation…
S’attendre au pire c’est déjà l’écrire un peu , le conditionner…
Alors dans ce brouhaha d’émotions et d’impulsion réactives, j’ai cherché ceux pour qui le pardon avait été possible, pour m’encourager à persévérer… Je les ai lu ou observé, lumineux, en sérénité, repartis dans la vie, en chemin! Publicitaires en somme…
Et parfois sur des traumatismes de folies, j’ai observé la commission de la Vérité et réconciliation en Afrique du sud après les massacres …Pardon si confession publique, les juifs aussi demandent pour pardonner l’aveu devant témoins du mal fait…Est-ce la base du possible, la prise de conscience et l’aveu d’abord pour arrêter la spirale ?
Et pourtant certains pardonnent à des assassins quand moi je peine à oublier cet anniversaire zappé ? Est-ce plus dur de pardonner à ses proches dont on se croyait parfaitement aimé?
Faut-il passer par la compréhension de l’histoire de l’autre, la relecture, décortiquer ?
Que de temps passer quand je voudrai que ce soit simple et libérant en me disant que moi aussi évidement je suis faillible et mauvaise souvent…L’humilité alors comme chemin qui relativise ?
Je ne sais , la seule chose qui m’est vraiment utile en fait c’est le soutien des sacrements, et l’appel au Christ à me donner cet Amour Total et inconditionnel qui me fait tellement défaut, à lui demander de me travailler au coeur , au corps, à l’âme, à tanner mon mauvais caractère pour qu’il lâche ses prétentions et qu’IL le laisse agir à la pacification de situations parfois inextricables…A oeuvrer à ma table et à celle de mes ennemis pour rester le coeur ouvert , certes exposé mais pas durci ni amer ou trop échaudé pour y retourner et remettre le couvert…
Un vrai boulot à plein temps, à pleine vie, qui sans Lui serait mission impossible…et sans moi aussi…
Belles réconciliations à tous et rédemptions en cette rentrée, où le sac à dos est chargé et la mule pas trop reposée 🙂
Cher Coolus,
Tout d’abord « Bonne Croix Glorieuse à toute la communauté! » (… D’accord ce n’est pas un anniversaire et je n’utiliserai pas les bougies du dessin de toutes façons). Ensuite, je me demandais de quelle manière pourrait « exploser » le pardon, dans la situation précise du dessin, si ce n’est en laissant l’Esprit (pas celui du lapin gris) agir ou même prendre le contrôle… Car, dans ces cas là (« à la place » du lapin bleu), on se sent très seul…alors que c’est précisément dans ces impasses, que Dieu nous porte
(dur à réaliser « dans la vraie vie », n’est-ce pas?). O Éternel, mets donc en moi ton Esprit d’abandon.
J’aime vraiment dans ce dessin qui hélas est bien dans l’air du temps, le souci du détail et surtout l’expression, la position de chacun des deux lapins qui est très explicite.
Pourtant, l’attitude du lapin gris me glace complétement !
Évidemment, je n’ai jamais eu son pouvoir et c’est tant mieux ! Je n’ai même jamais demandé le châtiment de qui m’a fait du mal. En revanche, j’ai été capable de me réjouir des ennuis qui lui tombaient sur la tête !
Ce que je voudrais affirmer aujourd’hui c’est que j’ai voulu pardonner. J’ai même cru y être parvenu.
Hélas, l’expérience aidant je sais maintenant, combien c’est difficile ; je ne refuse pas le pardon, mais dans un cas précis, un cas difficile, je ne parviens à pardonner vraiment.
De ce fait, la fin de l’Évangile de Matthieu (18, 34 et 35) m’angoisse profondément et me donne l’envie de crier : « aide-moi Seigneur à pardonner. Mets en moi la grâce de pardonner l’impardonnable » !