Année C – 4ème Dimanche de carême

Que ta volonté soit fête.
Josué 5,9-12     Psaume 33       2 Corinthiens 5,17-21       Luc 15,1-32

 

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Pour aller plus loin

Détails

 
-Le lapin de gauche représente le fils qui a gaspillé l’héritage du père et qui revient, contrit. Il ne sait pas comment son père va l’accueillir. Il voit trois possibilités : A. Son père lui demandera de  rembourser la facture. B. Son père ne lui fera plus jamais confiance. C. Son père ne voudra plus jamais le revoir.
-Ce lapin regarde le sol. Ca veut dire qu’il regarde son péché et qu’il n’a pas le regard tourné vers Celui qui a le pouvoir de le relever, de lui pardonner.
-De l’autre côté de l’image, on voit la maison du père, belle, avec un beau jardin et des arbres en fleurs.
-Son père l’attendait (il jette les jumelles en l’air) et court à sa rencontre. Le chemin est rouge du côté du père, comme un tapis rouge qu’il déroule pour accueillir son fils enfin retrouvé.
 

Questions

 
-Et moi, y a-t-il des choses dans ma vie que je crois impardonnables ? (en tout cas, si tu crois ça, c’est faux… Dieu peut tout pardonner, TOUT)
-Est-ce que je vois Dieu comme le voit le lapin ? (rancunier, ne faisant plus confiance ou mettant dehors ?)
-Est-ce que je crois que Dieu peut-être dans une joie extrême chaque fois que je reviens à lui ?

 

SI le texte des bulles est trop petit, il est écrit :

« Ce que j’ai fait est trop grave, jamais il ne pourra me pardonner » et dans les bulles suivantes, il y a le mot « facture » et le mot « confiance » (qui est rayé)

12 réflexions sur “Année C – 4ème Dimanche de carême”

  1. Que c’est chouette ce partage !
    Finalement dans cette parabole le père représente Dieu qui aime tous ses enfants de la même façon et qui agit de même avec chacun d’eux :
    Pour le fils cadet le texte nous dit : « son père l’aperçut et fut saisit de compassion ; il courut se jeter à son cou ».
    On peut lire ensuite : « alors le fils ainé se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier ».
    Il aurait tout à fait pu attendre que le fils prodigue se présente devant lui pour demander pardon. Il aurait pu aussi laisser le fils ainé à sa colère…
    Mais Dieu veut le bonheur de tous ses enfants.
    Il a pour chacun d’entre nous le même Amour…

    1. béa-titude

      Moi aussi Marie-Ange j’aime beaucoup ces échanges, cela m’enrichit beaucoup, ça bondit dans ma tête comme un lapin! C’est étrange ce que fait dans nos âmes ce petit lapin espiègle plein de leçons !
      Et me voilà en train d’imaginer le Père sortant au devant de moi, après mes fuites , mes refus en mode  » tourne-dos » (pas le steak, le mouvement de rejet)! Comme le Benjamin je dilapide l’héritage exigé (Héritage ? Celui du bonheur immédiat que je veux et j’exige? ). Je revois le Père devant mes colères quand je juge ce Juste, injuste et que j’ose penser qu’à Sa place j’aurai mieux fait ou moins douloureux…(quelle prétention n’est-ce pas!)
      Et Il est là, à courir vers moi ou à venir à la porte entendre ma colère pour m’aider à l’apaiser..;Dieu qui s’explique, dingue non ?
      Ais-je alors les bonnes oreilles pour entendre et les yeux pour voir ? (Pour les oreilles , elles sont tellement plus courtes que celle du lapin bleu…)
      Une autre chose me frappe, si un de nos enfants ( Chez nous c’est quatuor) devait s’en aller sur le chemin du n’importe quoi avec mon héritage ( lequel ? héritage Matériel, affectif ? spirituel ? héritage qui le nourrit un temps même s’il est dévoyé? ) Je tenterai de le dissuader, de lui montrer les dangers et peut-être qu’il partirait les mains vides,- non mais il ne faut pas abuser ! – avec les reproches d’ingratitudes à la clé …
      Mais là le Père, rien. On ne sait pas ce qu’Il pense, dit, Il le laisse vivre sa vie …Est-ce cette fameuse liberté qui nous a tant coûté dans un certain jardin d’Eden sans laquelle aucun amour n’est possible ? Est-ce le chemin de maturité ? Bien risqué ? Je ne sais…
      Le Père attends…ah la Patience du Seigneur avec celui qui s’éloigne de sa Maison ! (de son Eglise comme disait Jean-Louis si j’ai bien compris)
      Cette maison dont on ne sait pas bien si finalement le plus éloigné n’en est pas le Fils aîné tant il est passé à côté de l’amour du Père … ( J’aime bien la vision de Jean-Louis sur le pratiquant appliqué en mode aîné, qui passe à côté du sens de la Vérité..)
      Une dernière chose quand j’imagine ce trio, je me souviens ado de menace de fugue aux parents …et de maman qui disait » le plus dur quand on part ( en conflit) c’est qu’il faut apprendre à revenir…  »
      Et là le lâcheur de fils, il n’a pas peur que son Père l’accable, le rejette, lui fasse payer son insolence, son indifférence, son manque de moralité, son comportement égoïste et destructeur…Il ne craint pas la colère, il n’a pas peur d’être humilié…
      Il n’imagine pas la haine, l’œil pour œil dent pour dent… aucune honte , de celle qui met certain SDF qui ont des familles dans la rue…Honte de soi, de ce qu’on est devenu…de comment on s’est perdu …
      On nous dit juste qu’il mange quand-même moins bien que les porcs? La faim a bon dos car est-ce si facile de revenir quand on a tord et que le bilan de la liberté est si terriblement un constat d’échec ?
      Non le fils prépare son topo, sans peur, il reconnait son indignité de fils…pas si simple souvent dans nos parcours…
      Une dernière (dernière ? ) chose qu’on ne sait pas, c’est si le fils retrouvé est content d’être fêté ainsi, il est surement content de manger mais une place de serviteur c’est moins exigeant qu’une place de fils…
      On ne sait pas s’il devient un bon fils et un bon frère, on ne sait pas si la miséricorde du Père tient la durée dans son cœur…
      Le Père n’est pas dans le résultat , ni avec le prodigue ni avec le jaloux…
      Il ne sait pas compter, Il ne calcule pas, Il donne…totale gratuité, Il les répare…
      A nous de cueillir cet Amour immensité et de grandir en chemins d’Eternité sous ce Regard…

      Et voilà j’ai encore débordé, désolée 🙂

  2. béa-titude

    En réécoutant le texte ce matin, je ne m’étais pas aperçue d’une chose… Je ne sais quoi en penser…Par rapport à l’aîné…
    Il n’a pas mesuré la souffrance du Père et pourtant si Celui-ci attend au bout du chemin et se précipité on peut imaginer qu’il guette ce fils et donc que son inquiétude n’échappe pas à l’aîné..ou alors il ne veut pas la voir, pour lui c’est plié, son frère ne reviendra pas, il se contente de travailler, peut-être encore plus pour ne pas oublier ou ne pas décevoir d’autant ce père déjà blessé. Un peu comme un fils pansement…
    Et l’autre chose c’est que le fils semble débarquer …Personne n’est venu le voir et lui dire l’événement extraordinaire qui se passe, il entend de la musique, il est comme un étranger…
    Et la fête a commencé sans lui…
    Il me semble en tant que mère (où est la mère d’ailleurs ? c’est souvent elle qui lie les membres de la famille ou les divise pour régner…)que si un enfant me semblait perdu et revenait à la vie, la première chose après l’accueil ce serait le besoin de partager la bonne nouvelle avec ceux qui m’aiment, l’aiment et sont de son cercle intime ?
    Il me semble que j’aurai à cœur de rassembler autour de cette résurrection …que tous le monde en soit irradié…
    Mais là le fils aîné est hors-jeu, il revient des champs je crois mais pas comme les nains de la mine , il ne revient pas en chants…On l’imagine sale et crevé…mais alors qu’il est celui qui tient le navire avec son père , il semble hors du bateau… malgré sa bonne volonté…
    Il est dans la Loi, et hors la Loi d’amour.
    Qu’est-ce qu’il a donc raté ? Aucun serviteur pour se précipiter et lui remonter l’info ? ni son frère pour demander après lui ?
    Il n’y a pas que l’aîné qui dysfonctionne mais bien la famille….
    Seigneur, quand je sens qu’un membre de ma communauté s’isole, trop appliquée ou trop dans l’effort pour se surpasser, donne-moi de lui garder sa place de frère…
    Seigneur quand je la joue trop perso , permets moi de me rappeler que la famille avance ensemble, avec ceux au cœur cabossé et les leaders au cœur tendre et qu’une vrai fête c’est celle où il ne manque personne…Il faut parfois aussi s’aider les uns les autres à se réconcilier…et à retrouver un esprit de liesse quand on n’a pensé plus rentabiliser qu’aimer…
    Au soir de ma vie qu’aurai-je à présenter ?

  3. Jean Louis Rabbit

    Le fils ainé ?… il est difficile de revenir dans la maison du Père quand on l’a quittée… mais encore plus difficile quand on la jamais quittée… C’est même très difficile… il est plus difficile de devenir chrétien quand on l’est que de le devenir quand on ne l’est pas.
    Nous les fils ainés…les bons vieux catholiques pratiquants…il nous faut faire attention… attention de ne pas rester devant la porte… de ne pas pouvoir entrer vraiment dans notre maison… qu’elle idée nous faisons nous du Père, qui nous ferait rester devant la porte de cette belle maison avec un beau jardin et des arbres en fleurs… on n’en veut pas nous de la miséricorde du Père… Si nous ne l’avons pas quitté, nous n’avons pas à nous faire pardonner…nous pouvons rester devant la porte.
    C’est à nous de faire attention… nous les fils ainés…très attention… « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux » Mat 7,21
    C’est difficile de devenir chrétien quand on l’est… il nous faut nous tourner vers le catéchumène qui va devenir chrétien …dans la nuit pascale.
    « Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. » Luc 15,7

  4. béa-titude

    Quelques pistes pour le fils aîné…position de ma fratrie d’origine , pas toujours bien aimé dans la Bible…
    L’aîné est fidèle, tout en devoirs appliqués et en transmission-reproduction, il n’a jamais cherché à utiliser son Père, à lui tourner le dos, il n’a pas fait le scandale de demander un héritage (un truc qui ne se demande pas, mais se transmet après la mort, une façon de tuer le Père du second ? ) et il n’a pas ménagé sa peine…sans risque…sans se mettre en route…
    Mais a-t-il mesuré l’amour du Père ou est-il dans l’idée de la juste rétribution ?
    Je ne crois pas qu’Il hait son frère , ce qu’il hait c’est la fête qui n’est pas pour lui, qui ne l’a jamais été ( après tout l’aîné est souvent le premier en beaucoup de choses, de portes à ouvrir). Son manque c’est de ne pas être le préféré (sens du prénom Benjamin) c’est souvent le cas dans la Bible des enfants dits de la vieillesse – maturité? ceux qui sont élus, quitte à tricher ou être manipulé par des mères pas très justes )
    L’aîné c’est le seul enfant qui a ses parents pour lui tout seul et qui perd cette exclusivité…L’aîné a un peu toujours envie d’avoir le Père pour lui tout seul, de rester l’Unique…
    C’est cela la difficulté de l’aîné, de voir que l’amour n’est pas exclusif, qu’il est infini et se multiplie et que plus il déborde plus il est fort…Que ce n’est pas une source épuisable…
    L’aîné n’a pas éprouvé l’amour du Père, il se pense fils irréprochable et donc l’amour du Père pour lui lui semble normal et juste et même un peu de son fait à lui… Il n’accueille pas cet amour puisqu’il s’en pense la source…Il est dans un échange , donc pas dans la gratuité…Il ne sait pas recevoir…Il vient de s’en apercevoir.
    Ce qu’il réclame ce n’est pas tant la déchéance ou le renvoi du frère, qu’une fête pour lui, de même ampleur, même pas plus. (On dit « Le veau gras » n’y en aurait-il qu’un par an ?) ». l’aîné a progressé, il n’est plus fratricide, il ne tue pas comme Caen tue Abel, sans s’adresser au Père, par jalousie irréfléchie.Là il proteste directement au Père, il ne se trompe pas de cible…
    Il n’est pas encore dans la question « pourquoi » mais il est aussi en demande…non en fuite (il aurait pu claquer la porte…Il ose parler à son père de sa souffrance…)
    Peut-être que ce qu’il manque au delà de la Parole « Toi mon fils tu as toujours été à mes côtés et tout ce qui est à moi est à toi »(héritage total donc et pas la moitié qui lui reviendrait de sa filiation)
    c’est des bras ouverts et un gros câlins de Père …
    Gageons que si le Père a la larme à, l’œil et l’émotion qui va avec , et je n’en doute pas, le fils l’entendra…
    Il comprendra qu’en amour on ne donne pas selon la même dose mais à chacun selon ce dont il a besoin…en veillant à ne pas blesser.
    C’est peut-être aussi une leçon, de savoir s’ arrêter de bosser de temps en temps et éprouver la famille pour analyser nos vies, voir la place que l’on donne à chacun, et voir les richesses qui y sont à foison, au delà des coups du sort…

  5. Jean Louis Rabbit

    Comme il me ressemble ce lapin tout penaud… Mais c’est moi ! Mais c’est bien sûr ! C’est moi Jean Louis Rabbit sur le chemin de l’Eglise, quand je vais à confesse… le Rabbit, qui va à l’Eglise comme on va à l’abattoir…qui regarde son péché…qui regarde le sol… qui ne voit pas où il va…qui ne sait pas où il va… qui ne sait pas qu’il va dans une belle maison, avec un beau jardin et des arbres en fleurs. Le Rabbit qui n’a pas le regard tourné vers la maison du père, vers Celui qui a le pouvoir de lui relever la tête, le pouvoir de lui pardonner… Que ta volonté soit faite… la volonté de pardonner… le pouvoir du Père TOUT puissant, c’est la pouvoir de pardonner les péchés… la volonté de faire miséricorde… Que ta miséricorde soit faite.
    La volonté de l’Autre lapin, le vrai lapin bleu, celui-là… celui qui jette ses jumelles… et court à la rencontre du Rabbit quand il le voit revenir à la maison. Cette belle maison avec un beau jardin et des arbres en fleurs, comment l’appellerons-nous ? On l’appellera « Eglise » du grec ancien ekklesia (assemblée du peuple), la maison de peuple, celle qui convoque, qui appeler au-dehors… la maison de tout le monde…la maison de la Miséricorde.

  6. SEVIN Jean-Claude

    La Miséricorde du Père envers le Fils cadet ne fait aucun doute mais qu’en est-il vraiment de son repentir, du moins quand il retourne chez son père… Sans doute se sent-il vraiment pardonné et son repentir est certainement sincère par la suite.
    Et le Fils aîné ? On semble l’oublier mais c’est certainement lui le vrai fils perdu… Il est incapable d’accepter la grâce du pardon de son Père et n’admet pas sa Miséricorde. Peut-être est-ce une petite allusion aux pharisiens de l’époque ou peut-être encore aux chrétiens issus du judaïsme et fidèles à leur religion qui n’acceptent pas l’accueil réservé aux païens…

    1. Je suis bien d’accord avec vous Jean-Claude : le devenir du fils ainé, voila bien l’incertitude !
      C’est en voulant faire court que je l’ai laissé de côté. Merci de l’ajouter.
      Comme j’aimerais connaître la fin de l’histoire !!!

  7. béa-titude

    Le retour est possible car le fils reconnait une première qualité au Père, celle d’être un bon Patron qui nourrit ses ouvriers en abondance…
    Il se prépare au jugement du Père mais il le pense assez Juste. Et il est prêt à effectuer tout travail pour se nourrir, matériellement et sans le savoir encore spirituellement.
    Il sait l’abondance du Maître…Il est prêt à être obéissant, exécutant…dans un effort du donnant- donnant…Il ne prend plus seulement.
    Il ne connait pas encore le cœur du Père qui le veut libre et aimant..mais en fils déchu, prêt à servir comme ouvrier du Père pour une meilleure qualité de Vie, il a grandit, il ne consomme plus, il agit et IL SE REMET EN ROUTE…pensant aussi pouvoir être utile au Père.
    Tout commence par un manque identifié, il a faim…. de quoi finalement il ne sait pas bien.
    Il a gaspillé et appris le prix des choses mais pas encore le prix qu’il a lui dans le cœur du Père, il pense qu’il ne vaut pas grand-chose…Il n’a jamais pensé au chagrin de son papa. Comme s’il pensait qu’il n’en avait pas, pressé dilapider les biens amassés.

    Seigneur donne-moi de voir que tu me manques si je m’éloigne de Toi, donne-moi d’avoir faim si je pense mieux vivre sans Toi par mes propres moyens …pardon quand j’ai gaspillé moi aussi sans penser au prix, ton héritage, bien plus important que l’argent, héritage d’amour finalement,, héritage inépuisable, extensible, fidèle, gratuit, un héritage qui permet le retour à la vie …Et donne-moi de rentrer en courant te servir humblement

  8. Depuis le début de la semaine je lis et relis cette parabole, et quelque chose m’interpelle : il me semble que c’est davantage la faim que le repentir qui fait revenir à son père le fils prodigue : « combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! »
    Cela met encore plus en valeur l’attitude du père qui court vers lui, se jette à son cou et le couvre de baisers, sans lui faire aucun reproche.
    Un tel accueil fait fondre l’égoïsme du fils : « Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi… »
    -Oui, Dieu me reçoit dans ses bras avec une joie extrême, chaque fois que je reviens à Lui !
    -Oui, Dieu peut tout pardonner ; Il m’aime, Il nous aime, et le péché ne peut effacer, ne peut ternir l’Amour inconditionnel qu’Il a pour nous, ses enfants.

    Qu’elle belle idée a eu le Saint Père de déclarer cette « Année de la Miséricorde » je n’avais jamais autant réfléchi sur ce thème et… c’est tellement bon de se sentir aimée et pardonnée !!!

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