Encore une histoire de vertus et de vis.
Sagesse 9,13-18
Psaume 89
Philémon 9-10, 12-17
Luc 14,25-33

Pour aller plus loin
Détails
-La main, à gauche, c’est celle de Dieu.
-Dieu tient une cheville énorme, forte, épaisse, solide.
-Le lapin visse une toute petite vis qui s’agrandit à l’intérieur de la cheville (si si, regarde bien).
-Le lapin met une énergie considérable pour visser. Il y met tout son corps (= toute sa vie)
-Une cheville, ça sert à ce que la fixation soit solide ; on perce un trou dans le mur, on met une cheville, et lorsqu’on met une vis dans la cheville, celle-ci se bombe, et en se déformant, elle s’écarte contre les parois à l’intérieur du trou.
Ce dessin montre que quand l’être humain agit à sa mesure, Dieu agit à la sienne. Quand Dieu consolide, ça se passe dans le secret. Souvent, on ne voit rien, et ce sont les autres qui disent « tu as changé ! »
Questions
-l’ouvrage de nos mains, c’est notre vie. Elle n’est pas manipulée par Dieu, téléguidée, programmée. La volonté de Dieu, c’est qu’on prenne sa vie en main avec la même énergie que ce lapin qui visse. De son côté, Dieu sera là pour maintenir ferme pour qu’on puisse construire sur du solide.
-M’ a-t-on déjà dit que j’avais changé ? Est-ce en bien ? en mal ?
-A qui ou à quoi est- ce que j’attribue ce changement ?
Une histoire de vertu et de vis , si je comprends bien l’allusion c’est à notre histoire de vice aussi…
Au coeur de cette vie à bâtir l’ouvrage de nos mains, l’ouvrage qui est oeuvre d’amour,Je crois que l’on encre assez spontanément nos efforts , nos « plus » (+) dans le Seigneur parce que assez vite on peut reconnaître « l’utilité » de sa Présence, dans la prière, si maladroite soit elle…
L’on a besoin de son regard sur nos succès un peu comme un enfant dirait « Regarde papa ce que je viens de réussir » en omettant qu’il vient de sauter du banc en tenant une main plus grande que la sienne, un peu comme le pharisien, regarde Seigneur tout ce que je ne rate pas ! Mes succès….
Plus dur est de savoir lui ouvrir la porte au coeur de nos joies pour être dans Sa louange, et au coeur de nos vices…
Je suis consciente Seigneur d’avoir besoin de ta force mais quand l’effort paie il devient souvent mon seul succès…
Je cherche aujourd’hui à comprendre cet amour gratuit qui ne passe pas par le donnant donnant ou le calcul de rentabilité…
Je t’appelle Seigneur plus souvent dans mon attente d’un résultat que pour la gratuité de te dire mon amour…
Je fais l’effort Seigneur souvent pour que tu me délivres et me décompte les bons points…
Je succombe à ce défaut en te cachant dans un coin de ma tête pour que tu ne risque pas de m’aider à y résister dés les premiers signes avant-coureurs pour te dire après « oh pardon, désolée je n’ai pas pu faire mieux »
J’aime bien sûr et m’efforce de le faire avec ceux que je n’aime pas assez ou qui me blessent mais quelque part mon oeil fait le bilan de ce que j’ai à gagner, si la relation est valorisante, enrichissante équilibrante et si on me rend ma part ou justice…
Où est ma gratuité ? Mon don ?
Il me revient cet extrait de la prière de St François » Sans attendre d’autre récompense que celle de savoir que nous faisons votre sainte Volonté… » ou cette phrase si forte
Qu’as-tu que tu n’aies reçu? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu? (Jean chp 3?)
Souvent dans l’oeuvre d’amour que je voudrai construire ( et non laisser le Christ construire à travers moi) je vis des relations avec des être aimés qui me déçoivent… Parce que je considère qu’ils me doivent ce que j’imagine qu’ils me donneront.
Avec le Seigneur je fais parfois un peu pareil, je le formate à mon idée… sans me laisser formater par lui…
Je tente bien de remettre la dette de mes déceptions à ceux que j’aime pourtant, d’accepter qu’ils soient autres que les créatures de mon imagination, ne pas me prendre pour le Créateur , et apprendre à imiter une forme de renoncement que Dieu Lui-même a à mon égard, moi aussi je suis autre que ce que j’imagine être.
Le savoir c’est le pardon.(Simone Weil la philosophe pas la politique)
J’ajouterai : Le vivre c’est l’Amour…
Et pour le Vivre Seigneur combien j’ai besoin d’être chevillée à toi, encrée dans Ta Parole, affermie par tes sacrements , relevée par ton Pardon…
Combien j’ai besoin que mes petites vis soient grandes en Ta main…
Combien j’ai besoin que mes grands vices soient dissous et transformés dans ton Amour Lumineux, dans le sang de Ta Croix…
Bravo pour l’expression corporelle de ce Lapin Bleu dont tout le corps, et plus précisément le bras gauche nous dit si bien l’ardeur déployée.
J’ai juste envie de dire que bien sûr, ma vie m’appartient.
C’est à moi d’en faire quelque chose de beau, de solide.
À moi d’essayer de faire les choix qui me conduiront à la plénitude de vie…
Pourtant, Seigneur, sans toi, sans ton appui, sans ta présence à mes côtés, je serais bien démunie pour accomplir les bons choix…